Auteur : isa (isabelle.monique@wanadoo.fr)
Sujet : réponse au concours inter ML
Couple : 1x3, 5xM
Avertissements : bon normalement cela peut se lire sans avoir lu ma fic Mercenaires, mais je me suis rendue compte tout de même qu'il vaut mieux connaître un peu l'univers que j'ai créé…désolée, donc si vous avez des questions sur cette fic n'hésitez pas à me les poser, je me ferai un plaisir de vous éclaircir ^^

entre /…/ il s'agit du lien mental entre les Mercenaires, particularité lié à leur peuple.
entre*…* il s'agit des pensées intimes du perso, l'autre ne les entend pas.

Sachez que toute cette partie a lieu avant la fic principale !
Bonne lecture !


Mercenaires
Partie spéciale : on peut aussi considérer cette partie comme une annexe ^^


Fêtes…

 

Trowa ouvrit un œil et se demanda vaguement où il était. Il se remémora les événements de la veille et baissa le regard vers le bas de son corps où un poids inhabituel reposait. Heero y était étendu et dormait encore paisiblement, la tête sur son ventre. Il sourit puis caressa avec douceur les mèches noires de son amant. Tout c'était passé le mieux du monde, même si au début cela l'avait fait souffrir, Heero s'était montré patient et doux, et tout n'avait plus été que plaisir.
Heero soupira puis se réveilla enfin. Les cobalt s'accrochèrent aux émeraudes : l'amour se lisant dans ce regard échangé.
" Heero… ".
/Je t'aime tant/.
" Moi aussi je t'aime Trowa… ".
Trowa ouvrit de grands yeux et se releva brusquement.
/Mais, comment a-t-il ?/.
Heero fronça les sourcils et ils se fixèrent :
" Le lien mental… ".
" Oh ! J'avais oublié, c'est si étrange… ".
Heero caressa sa joue puis se pencha pour l'embrasser. Il murmura :
" Je…Je ne regrette rien, Trowa… ".
Trowa accepta le baiser avec plaisir et enlaça son compagnon.
" Moi, non plus… ".

¯¯¯¯

" Mais où étiez-vous ? Le chef vous cherche partout depuis ce matin, il est assez furieux ! Vous…".
Meiran stoppa nette sa tirade devant les regards légèrement 'heureux' des deux garçons. Elle fit un grand sourire puis s'écria sans aucune modération :
" Ca y est ! Vous l'avez fait ! ".
Heero ouvrit tout de suite de grands yeux et se jeta sur elle pour la faire taire.
" Non ! Mais ça va pas ! Tu devrais faire encore plus de bruit ".
Il regarda autour de lui mais heureusement la pièce était vide, tout le monde devait se trouver dans la salle de la fête. Il enleva doucement sa main de la bouche de la jeune fille tout en murmurant :
" Si qui que ce soit l'apprend, je te jure que je ferai de ta vie un enfer ! Tu as bien compris ? ".
Trowa sourit devant l'expression de Meiran : elle était au bord de…l'éclat de rire. Il s'approcha de Heero et posa une main apaisante sur son épaule.
" Calme toi, ce n'est pas si grave…Ca fera un sujet de conversation ! ".
" Oui, mais ce n'est pas toi qui reste ! ".
Trowa se recula brusquement devant ces dures paroles et son visage s'assombrit. Heero réalisa aussitôt son erreur et, lâchant Meiran, vint enlacer son compagnon.
/Pardon, je ne le pensais pas. Pardonne-moi, Trowa /.
Trowa fit un misérable sourire puis rendit son étreinte au futur Mercenaire.
/Je sais, Heero. Ce n'est pas grave…/.
Ils se fixèrent puis décidèrent qu'il était peut-être temps de se préparer pour la grande fête : ce n'était pas tous les jours que le fils du chef prenait seize ans et que le plus grand des guerriers Mercenaires allait naître.

¯¯¯¯

Trowa fixa le vêtement traditionnel qu'il devait porter et retint un soupir. Il aimait bien la plupart des habits de cérémonie de son peuple mais celui-ci, il aurait bien aimé s'en passer. D'ailleurs, il réalisa qu'il ne le connaissait même pas. * Des rubans…Je suis pas une fille, tout de même ! *. Plusieurs femmes entrèrent dans sa chambre et commencèrent à tout mettre en place pour le préparer.
" Bon à nous deux, mon garçon ! Je vais faire de toi, le plus charmant de tous ! Sûr, je ne vais avoir aucun mal !".
Il sourit gentiment à sa gouvernante puis la laissa faire. Elle lui enleva sa tunique puis à sa grande surprise s'exclama :
" Trowa ! Qu'est-ce que c'est que ça ? ! ".
Sa voix paniquée ne le rassura pas et il la fixa avec frayeur.
" Quoi ? ".
Le femme était penchée sur son épaule droite et la touchait en fronçant les sourcils. Soudain elle se recula et le plus grand des sourires qu'il ne lui ait jamais vu éclaira son visage. Elle jeta un coup d'œil sur les autres femmes leur faisant signe que tout allait bien puis elle lui murmura :
" Petit cachottier. Je me demande bien qui t'as fait ça. Notre jeune futur Mercenaire ? ".
Elle lui fit un clin d'œil puis se mit à parler tout en continuant de le déshabiller, sous son visage rougissant.
" Hum, je dois avoir quelques baumes colorés pour le cacher, quelle idée aussi, de se laisser faire une marque à cette endroit ! Les épaules sont dégagées avec cette tenue ! ".
Il baissa la tête, honteux puis commença à bégayer :
" Je…Je suis…Désolé ".
Elle éclata de rire puis le fit se lever.
" C'est pas bien grave ! Allez ! Au bain ! ".
Ils se dirigèrent vers le grand bassin qui avait été préparé et il se laissa tomber dans l'eau parfumée, non sans contester :
" Mais qu'est-ce que vous avez mis là dedans ? ".
Toutes les femmes présentes se mirent à pouffer.
" Tutut, arrête de te plaindre. Si tu avais été là ce matin, tu aurais pu tout choisir mais ce n'était pas le cas. Et sache que c'est de la menthe sauvage ! Cela adoucit la peau ! ".
Il la regarda puis secoua la tête. Ensuite, elles le lavèrent avec douceur. Une fois terminée, il se laissa conduire à nouveau dans sa chambre et soupira quand l'une d'elles arriva vers lui avec…la robe.
" Ca aussi, j'aurais pu le choisir ? ".

¯¯¯¯

Heero se concentra sur sa respiration et reprit les mouvements. Son épée volait dans les airs et ses gestes précis hypnotisaient toutes les personnes présentes. Lui, ne se préoccupait que de sa présentation, souhaitant la réussir le mieux possible. Il s'était entraîné sans relâche, recommençant la même parade des dizaines de fois jusqu'à la perfection. Arrivé à la fin, il se mit à genoux et ferma les yeux, sa tête reposant sur le plat de sa lame[1]. Il repensait à tous ses mouvements, cherchant s'il avait commis une erreur.
Des acclamations s'élevèrent et il rouvrit les yeux pour croiser une émeraude. Cela lui fit penser immédiatement à Trowa, son lien. Il n'était pas présent et Heero lui en voulait un peu. Mais il savait que son jeune compagnon devait lui aussi se préparer. Il se demanda s'il allait danser car, selon la tradition, les présentations étaient complètement différentes d'un Mercenaire à un autre. Mais, Trowa ne Le deviendrait pas aujourd'hui, et peut-être n'aurait-il pas à le faire.
Il se releva et salua son chef [2]. Celui-ci lui rendit son salut puis l'invita à le suivre. Heero lui fit un signe. Il ramassa son fourreau qu'il avait déposé avant la présentation et remit son arme avec soin dans son cuir. Il tendit ensuite le tout à son maître puis se tourna enfin vers Harlaf tout en remettant sa tenue en place. Il portait une armure de spectacle comme son peuple les appelait. Elle était légère et fabriquée de telle sorte que durant une présentation, elle ne gêne en rien les mouvements. Un pantalon noir assez serré et une chemise blanche venait compléter le tout.
" C'était magnifique Heero, je suis très fier de toi ! ".
Il se contenta d'acquiescer, trop peu sûr de sa voix. Il sentait la fierté au fond de lui et s'en voulait un peu. Mais il savait qu'il était le meilleur et cela le confortait. Il jeta un coup d'œil à Harlaf. Celui-ci souriait, apparemment très heureux de sa petite démonstration. Heero faillit s'arrêter en repensant à une conversation qu'il avait eu avec Trowa, peu de jours auparavant. Sur le moment, il avait démenti tous ses dires, mais maintenant, en se trouvant ainsi, près du père de son ami, il comprenait sa tristesse du moment. Oui, Harlaf le considérait plus comme son fils que Trowa. Il serra les dents puis pénétra dans la grande salle où aurait lieu les réjouissances.
Harlaf le fit asseoir à son côté près de Wu Fei et Meiran. Ceux-ci lui sourirent et le jeune fille s'exclama :
" C'était vraiment bien, Heero ! Tu es si doué ! ".
Wu Fei se contenta d'acquiescer puis il ajouta :
" Alors ? Prêt ? J'essaierai d'être le plus doux possible ! ".
Heero le fixa puis lui sourit en hochant de la tête. Il était heureux, alors pour une fois, il allait le montrer. De toutes façons, quand Trowa sera parti, il n'aurait plus d'occasion de sourire.
Comme le voulait les us, le festin se faisait à même le sol et plusieurs tapis recouvraient l'énorme pièce. Les personnes, assignées à la tache, couraient dans tous les sens pour placer les Mercenaires et les enfants. Ce jour spécial réunissait une bonne partie de leur peuple et c'est avec grande joie que tous avaient répondu présent. Heero reconnu même des bûcherons de la grande forêt du Nord. Ces gens étaient très isolés et peu sociables, mais comme la plupart des Mercenaires, ils n'auraient pour rien au monde manqué l'anniversaire de Trowa. Et il savait aussi que beaucoup d'entre eux était revenu pour le voir lui.
Heero contempla un moment le spectacle puis tourna la tête vers le fond de la salle, quand un murmure s'éleva. Et là, il sentit son cœur se serrer : Trowa venait d'entrer. Il ne portait pas le costume habituel masculin pour la célébration de l'anniversaire, mais une espèce de robe bleu clair que Heero ne connaissait pas. Plusieurs rubans d'une couleur verte tombaient des manches et de la ceinture. Ses épaules étaient découvertes, mais son cou était entouré d'un dernier ruban blanc.
Heero avait la bouche ouverte comme la plupart des autres personnes dans la pièce. Trowa était tout simplement magnifique. Il se dit qu'il ne lui manquait qu'un ruban dans les cheveux et on aurait pu le prendre pour une femme. Mais, même si le vêtement faisait très féminin, on devinait tout de même la carrure de l'homme dessous. Le pire, selon Heero, était que Trowa semblait fait pour cette robe.
/Je suis ridicule…/.
Heero tout d'abord surpris, lui répondit aussitôt :
/Absolument pas ! Tu es…Maginifique. Je n'avais jamais vu ça avant !/.
Il ressentit l'émotion de son lien.
/Merci, Hee-chan. Mais je me sens tout de même ridicule/.
/Tu as tort ! Ca te va bien /.
/C'est une robe ! /.
Heero croisa les émeraudes au loin et ils se sourirent. Il jeta un coup d'œil à Harlaf qui, lui aussi, souriait. Celui-ci se leva puis s'avança vers son fils, entouré de dizaine de Mercenaires. Ils le laissèrent passer et Harlaf s'inclina devant Trowa qui rougissait.

¯¯¯¯

" Non ! Je peux pas mettre ça ! C'est pas possible ! C'est pour une femme ! ".
" Ah ! C'est de ta faute, mon petit ! Tu avais qu'à être là, ce matin ! Mais sache que tu rendras heureux une personne en portant ce vêtement ".
" Vraiment ? Et qui, s'il te plaît ? ".
" Ton père… ".
Trowa arrêta de bouger devant cette réponse inattendue. Les femmes en profitèrent pour finir de le vêtir. Il fixait sa gouvernante, attendant une explication de sa part. Elle lui sourit avec tendresse puis caressa sa joue comme elle avait l'habitude de faire. Elle prit un ruban blanc qu'elle lui noua autour du cou.
" Ta mère a porté cette tenue lors de son propre anniversaire ".
Il ouvrit de grands yeux et laissa aller ses mains sur le tissu bleuté.
" Ma mère ? ".
La femme termina de placer les rubans puis se recula.
" Cela fait parti de nos plus vieilles traditions. Lors du seizième anniversaire, lorsque l'enfant devient enfin un adulte, si l'un de ses parents est décédé, il peut, s'il le désire, rendre un hommage à ce parent en portant ses vêtements. J'ai pensé que tu ne refuserais pas. Me suis-je trompée ? ".
Il secoua la tête vivement.
" J'ai donc repris la robe et je l'ai adapté à toi. Je savais qu'elle t'irai à merveille ! Tu lui ressembles tellement ! ".
Elle se recula et lui fit signe de se lever. Il se mit debout, le cœur empli d'une émotion nouvelle. Il était rare que l'on parle de sa mère décédée lorsqu'il était petit. Il n'avait aucun réel souvenir d'elle, si ce n'est un tableau dans la chambre de son père. Elle était grande, brune aux yeux bleus et avait beaucoup de caractère selon sa gouvernante. Elle connaissait les vertus des plantes et était devenu médecin. Mais sa médecine n'avait pas pu la sauver lorsqu'elle était tombée malade.
Plusieurs femmes s'activèrent à nouveau autour de lui pour fignoler la position des rubans. Il ferma les yeux puis soupira. * D'accord, va pour cette fois, mais c'est la dernière fois que je porte un tel vêtement ! *.
" Voilà ! C'est parfait ! Viens, allons rejoindre ton père et tout le monde ! ".
* Je me demande ce que va penser Heero…Je me sens ridicule *.
Quand il pénétra dans la salle où avait lieu la fête, il s'arrêta immédiatement. Un murmure d'étonnement se transforma rapidement en acclamation à son égard, et plusieurs Mercenaires, hommes et femmes, l'entourèrent vivement. Il les laissa l'examiner sous toutes les coutures, n'écoutant pas leurs exclamations. Il préféra parler à Heero. Il se sentit un peu soulagé à la fin de leur échange, mais il se reprit à rougir quand son père s'approcha de lui puis s'inclina.
" Père… ".
" Je ne pensais pas que tu accepterais de porter cette tenue… ".
Trowa sentit l'émotion dans la voix de son père. A sa grande surprise, Harlaf le prit dans ses bras et le remercia tendrement.
" Je te remercie, mon fils… ".
Il le lâcha puis le mena vers la place qu'il lui avait assignée, juste en face de Heero.

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La joie emplissait Northland, ce jour-là. Tous les Mercenaires et enfants participaient aux réjouissances. Plusieurs danseurs du peuples présentèrent un spectacle auquel Trowa accepta de se joindre à la surprise générale. Heero restait hypnotisé par les mouvements gracieux de son compagnon. Trowa savait exactement comment bouger son corps pour faire une figure, comme lui savait le faire avec une arme. Il stoppa son sourire en comprenant la grande différence qu'il y avait entre lui et Trowa. Ce fossé qu'il avait franchi hier. Avait-il réellement bien fait ? Il le pensait, leurs destins étaient liés de quelques façons que ce soit, alors peut-être qu'un jour…Il soupira puis reprit une gorgée du nectar que tous les jeunes avaient eu l'autorisation exceptionnelle de boire.
" Alors, dis-moi. Où le veux-tu ? ".
Heero tourna la tête vers Wu Fei et lui fit un pâle sourire.
" J'ai pas vraiment décidé… ".
Wu Fei le fixa un instant et fronça les sourcils.
" C'est son départ qui te rend si pensif ? ".
" Hn… ".
" Il va revenir… ".
" Je sais, mais il me manque déjà ".
" Hum…Je peux te comprendre, mais tu dois te faire une raison, Heero. Je pense qu'il est important pour vous deux que tu ne lui montres pas ta tristesse ".
" Oui… ".
Il repensa à leur tendre étreinte de la nuit précédente. C'était si doux, si inoubliable, si…Il n'y avait pas de mots pour le décrire. Il se remémora une caresse et se décida :
" Je le voudrais dans le dos au dessus des reins ".
Wu Fei acquiesça puis ils reportèrent leur attention sur la scène. Trowa souriait et continuait à évoluer parmi les danseurs. Au milieu de ce groupe, Heero se délecta de la vision, imprimant dans sa mémoire chacun des gestes de son lien.

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Après la danse, il fut décidé que plusieurs personnes réciteraient des contes et sur le coup les quatre amis décidèrent de prendre l'air avec l'autorisation du chef. Il s'installèrent dans l'une des grandes vérandas entourant le palais et se mirent à discuter.
" Tu étais super ! Je savais pas que tu dansais si bien ! ".
" Mei ! Tu sais bien qu'il a pris des cours avec Ses ! ".
" Oui ! Mais je l'avais jamais vu avant ! ".
" Ah, bon ! Et le jour de ton anniversaire ? Et du mien ? ".
Meiran lui lança un regard courroucé et Heero ne put s'empêcher d'éclater de rire. Les deux amants se regardèrent et Meiran fit un clin d'œil à son Lien. Wu Fei fit un signe de tête puis se tourna vers le brun, l'air ironique :
" Dis moi, Heero…Je ne t'ai jamais vu si joyeux…L'auriez-vous fait, par hasard ? ".
Trowa sentit la rougeur envahir ses joues tandis qu'Heero se contentait de faire un sourire éclatant comme réponse. Un sourire qu'il ne lui avait jamais vu avant.
Wu Fei n'insista pas et se contenta de leur lancer un regard compréhensif.
/ Tu ne lui dit rien ? /.
/ Non…Après tout, ce n'est pas une chose interdite qu'on a fait et j'en suis très heureux /.
/ Heero…/.
Trowa ne put s'empêcher de poser sa tête sur l'épaule du futur Mercenaire. Il ferma les yeux et profita simplement du contact, devant les yeux doux de leurs amis.
Mais ce moment fut rapide, Harlaf pénétra dans la pièce où ils s'étaient installés. Trowa se dépêcha de se remettre droit, mais il devinait que son père n'avait pas été dupe.
" Les jeunes…C'est l'heure… ".
Heero se leva immédiatement ainsi que Wu Fei. Ils hochèrent tous les deux la tête et suivirent leur chef hors de la pièce. Trowa fixa la porte se refermer. * Ca y est…Il va devenir un Mercenaire et moi…*. Il sentit les larmes s'écouler silencieusement. Meiran s'approcha de lui et le prit dans ses bras.
" Je comprend ta peine, Trowa. Mais tu n'as pas le droit de te laisser abattre ! Tu dois garder en ton cœur ce moment que vous avez passé ensemble ".
Il ne répondit pas. Il releva ses émeraudes vers le visage de la jeune femme puis reposa sa tête sur ses genoux.
" Pourquoi cela se passe-t-il comme ça ? ".
" Je…Je ne sais pas, Trowa. Mais n'oublie pas, l'amour qui vous lie ne disparaîtra jamais. Et il sera toujours là, même si vous êtes séparés ".
" Hum…Tu as raison, je vais être fort ! ".
Elle lui caressa la joue et ils restèrent enlacés ainsi jusqu'à ce que sa gouvernante vienne le chercher.

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Heero s'installa sur le long lit, prévu pour les séances de tatouage. Son cœur battait à une vitesse folle : il allait enfin devenir un Mercenaire à part entière. Il regarda du côté du père de Trowa qui donnait ses dernières directives au tatoueur. Wu Fei hochait de la tête, écoutant attentivement. Heero respira un grand coup puis tenta de faire le vide dans son esprit. Il sentit son ami s'approcher de lui et préparer la pointe pour le dessin. Il l'entendit ensuite murmurer :
" Tu es prêt ? ".
" Hn… ".
Et tout commença.[3] Il savait que la douleur existait même si un anesthésiant était mélangé à l'encre noire mais il ne pouvait empêcher des frissons de le traverser. Il ferma les yeux et se détendit sous la douce torture que lui infligeait le brun. Il regretta que Trowa ne puisse participer mais selon la tradition, seule une personne avec le tatoueur était autorisée à rester. Le plus souvent, c'était le chef qui faisait office de second et c'était le cas. Heero n'avait pas osé demander à ce que ce soit Trowa. Il avait eu peur de lui faire du mal par ce fait, surtout sachant que le châtain n'aurait pas son propre tatouage avant cinq ans. Wu Fei travaillait vite et après une heure, il le sentit poser un drap chaud sur son dos.
" Bon, on va attendre un peu que l'encre se résorbe et ensuite je passerai aux choses sérieuses. Il faut aussi que la magie s'imprègne en toi ".
Heero n'y connaissait absolument rien et il se contenta d'acquiescer. Harlaf en profita pour l'interroger :
" Qu'as-tu l'intention de faire ensuite, Heero ? ".
Il en avait une vague idée.
" Je pense me rendre à Grandys, je sais qu'ils cherchent des hommes pour une chasse aux dragons… ".
" Bien ! Cela te permettra d'acquérir de l'expérience. Tu vas devenir très fort, sans doute plus fort que moi ! ".
Il admirait énormément son chef, et ce fait ne lui avait jamais traversé l'esprit.
" Je suis loin de votre niveau ".
" Ah ! Tu te trompes, je ne savais pas aussi bien me servir d'une arme à ton âge ! ".
" Vous exagérez ".
Harlaf lui sourit. Heero reposa sa tête sur l'oreiller et se remit à penser. * Trowa doit nous quitter aujourd'hui, et il ne reste même pas avec lui. Je me demande pourquoi. Je suis certain qu'il l'aime beaucoup. Peut-être que ce départ le rend triste. Aussi triste que moi *. Il jeta un coup d'œil à la dérober au grand homme. Aucune émotion n'était visible sur son visage sévère. Trowa était un peu plus expressif. Mais, Heero devinait qu'en tant que chef, il se devait de rester impartial. Peut-être était-ce pour cette raison qu'il avait préféré rester avec Heero plutôt qu'avec son fils.
Heero retint un soupir puis sentit à nouveau le pinceau sur son corps.

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Le soir approchait à grand pas. Trowa se trouvait dans sa chambre, seul. Il avait changé de vêtements et portait maintenant une tenue de voyage. Dans quelques heures, il serait en route pour l'Académie. Et sa nouvelle vie commencerait. Il soupira lourdement, se demandant comment allait Heero. La séance s'éternisait, cela faisait plus de quatre heures qu'il était parti, et il aurait bien aimé passer plus de temps avec le brun. Mais il savait que c'était égoïste de sa part. Le tatouage était si important dans la vie d'un Mercenaire autant que le Lien, d'ailleurs les deux n'étaient pas en relation par hasard. Il se surprit à penser que s'ils n'avaient pas fait parti de ce peuple aux traditions si strictes, peut-être que lui et Heero… Il secoua la tête se réprimandant. Il n'avait pas le droit de se plaindre : c'était leur destin…
Quelqu'un frappa à la porte et il lui demanda d'entrer. Sa gouvernante apparut et vint s'asseoir près de lui.
" Hum…Ce n'est pas la grande joie, n'est-ce pas ? ".
Il secoua la tête, sans répondre.
" Mon grand, la vie réserve beaucoup de surprise et je suis certaine que tout ira bien pour vous deux ! ".
Il lui sourit puis elle lui prit la main le faisant se lever.
" Aujourd'hui est un jour de fête ! Allez viens ! Tu n'as pas encore ouvert tous tes cadeaux ! ".
Trowa se laissa faire et retourna s'asseoir à sa place. Plusieurs jeunes s'approchèrent de lui et déposèrent plusieurs paquets devant lui. Il les remercia d'un geste puis les ouvrit, emporté par la joie de vivre de son clan.

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" Va lui dire au revoir, il aura de la peine si tu ne le fais pas… ". [4]
Heero fixa son chef puis acquiesça. Il s'inclina avec respect puis sortit rapidement de la pièce. Il ne lui avait pas encore donné son propre cadeau et il voulait le faire. Il accéléra sa marche puis pénétra dans la grande salle. Trowa était entouré par tous. Il fut heureux pour son compagnon, celui-ci avait le sourire et semblait bien s'amuser. Il s'approcha lentement quand un de ses maîtres d'arme l'aperçut.
" Heero ! C'est terminé ?! ".
Il fit un signe de tête et toutes les personnes présentes applaudir et le félicitèrent.
" Mais pourquoi, n'y a-t-il pas eu d'annonce ? ".
" Je l'ai demandé… ".
" Toujours aussi modeste ! ".
Les rires reprirent et Heero se fraya un passage vers son lien. Il s'installa à ses côtés. Trowa lui souriait avec douceur et Heero posa ses mains sur les siennes. Le châtain le fixa avec stupeur puis à sa grande surprise, Heero se pencha vers lui et l'embrassa devant tout le monde.
/Hee…Heero…/.
/ Mon cadeau…/.
Des acclamations s'élevèrent de partout et les Mercenaires se firent une joie de ce jour où l'un des plus grands mystères venait d'être levé.


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[1] Clin d'œil au superbe dessin de Yas (vous pouvez le trouver dans la partie fanart de mon site).
[2] Le chef des Mercenaires est aussi le père de Trowa.
[3] Je n'y connais absolument rien en tatouage, comme hee-chan, alors m'en veuillez pas d'improviser ^^
[4] Gomen pour ceux qui n'ont pas lu le chap 30 je reprends les paroles du père de Trowa…